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Apprivoisez votre colère pour ne pas vous laisser déborder

Vous sentez parfois que votre colère prend le contrôle ? Il est temps de redevenir le seul maître à bord !

Il y a ceux qui, au paroxysme de leur colère, parviennent à se contenter de lâcher un « flûte alors ! ». Et il y a tous les autres. Si vous aussi vous faites partie de la deuxième catégorie, si vous sentez que parfois votre colère prend des proportions bien trop démesurées par rapport à la situation, découvrez ici des moyens simples de la canaliser pour éviter qu’elle ne fasse exploser le barrage emportant tout sur son passage.

La colère, une émotion comme les autres

Avant toute chose, un point à préciser. Le but n’est pas d’étouffer la colère ou de la faire disparaitre. C’est une émotion, et comme toutes les émotions, elle a son utilité. La colère, la capacité à s’indigner, permet par exemple de prendre conscience d’une injustice, du fait qu’on ne vous traite pas bien, que les choses ne sont pas comme elles devraient être. Si une agression vous met en colère, c’est tout à fait normal, et vouloir totalement faire disparaitre le sentiment serait contre productif, voire dangereux.

Quand on travaille sur les émotions, on peut agir sur deux niveaux, l’un plus facile et à court terme, l’autre qui demande un travail plus long et plus profond…

  • travailler sur le ressenti : avec un travail sur soi au long court, on peut modifier durablement et profondément l’intensité de ses émotions. Éprouver une colère mois intense, une joie plus profonde, une sérénité plus stable et ancrée au quotidien. C’est un travail conscient que l’on peut faire en thérapie, pour évoluer dans la direction que l’on souhaite. Cela demande de la réflexion et de la volonté.
  • travailler sur l’expression du ressenti : une même émotion, avec la même intensité, peut se manifester bien différemment selon les gens et le contexte. Vous êtes dans une colère noire, cela peut se manifester par des cris, une dispute, un coup de poing sur la table voire de la violence contre une autre personne… Vous voyez ici que le même ressenti donne des conséquences bien différentes.

C’est sur ce second aspect que je vous propose de vous pencher aujourd’hui, pour voir comment agir sur la façon dont vous exprimez votre colère.

Quand la colère est là…

Ca y est, vous êtes en colère. Vous vous connaissez, vous savez que vous n’allez pas réussir à « redescendre » tout seul et que les choses risquent de vous échapper. Voici quelques pistes à mettre en place dans l’instant:

  •  sortez de la pièce : ça peut paraitre évident, mais on n’y pense pas toujours… si la colère est adressée à une personne, l’instinct vous pousse à vous approcher d’elle pour aller à l’affrontement ce qui ne peut que faire monter la tension, puisqu’il y a fort à parier que l’autre fera de même. Sortez, claquez la porte si cela peut aider, mais coupez tout dialogue si vous sentez que vous n’avez plus les idées claires. Les mots dépassent toujours la pensée quand on est en colère et les paroles qui sont dites sont parfois impossibles à rattraper (cf. le « petit conte sur la colère » à la fin de cet article)
  • ne répondez pas : c’est difficile quand on vous agresse ou que l’on est injuste avec vous, mais si vous êtes vraiment en pleine dispute, dans un conflit ouvert et agressif, soyez honnête avec vous-même, répondre ne servira à rien. Pensez-vous vraiment qu’il y a un argument que vous pourriez lui hurler, qui instantanément la fera stopper et répondre « oui tu as tout a fait raison, je suis injuste avec toi et j’ai tort… » ce genre de phrase arrive parfois, mais bien après le conflit, quand les choses se sont apaisées. Ne cherchez pas à convaincre – ou juste à vaincre – quand vous êtes tous deux au point culminant de votre colère.
  • comptez jusqu’à dix : si vraiment vous devez répondre, ne le faites pas du tac au tac. Même si votre répartie est exceptionnelle en temps normal, elle sera forcément mal « dosée » dans ce contexte. Comptez jusqu’à dix dans votre tête pour laisser le soufflé retomber un peu, et que votre phrase puisse se construire plus logiquement et justement.
  • Respirez profondément : une longue et profonde inspiration par le nez, suivie d’une longue et profonde expiration par la bouche, à répéter 5 fois. Très efficace pour faire baisser la tension physique et psychique rapidement.
  • baissez le volume et le rythme de votre voix. Pour désamorcer un conflit, rien de tel que de parler moins fort, de manière calme et posée. Cela diminue immédiatement la tension et déstabilise l’autre. Gros avantage pour vous : ralentir le rythme réduit votre tension interne et votre stress. Vous récupérez un peu de votre calme et donc de vos capacités à réagir de manière plus raisonnée…
  • déversez positivement votre énergie : au lieu de taper sur le mur ou de vouloir tout casser, allez courir pour vider le trop plein de tension. Dans un projet plus global de gestion de la colère, vous pourriez aussi investir dans un punching ball pour pouvoir vous faire une petite séance lors de votre prochaine crise de colère.
  • hurlez dans votre voiture : mettez vous dans un coin un peu à l’écart, dans votre voiture et hurlez autant que vous en avez besoin. Les insultes et les jurons sont très efficaces aussi pour libérer la colère. Montrez vous créatif, apprenez des jurons étrangers pour ces occasions spéciales !
  • écrivez : sortez, claquez la porte et isolez-vous pour écrire tout ce que vous alliez hurler… sans filtre, sans réflexion, mettez tout par écrit. Ce simple exercice en vous faisant vous concentrer sur quelque chose va diminuer votre tension. Attention à la suite : surtout, n’oubliez pas votre texte dans un coin, vous n’aimeriez pas que quelqu’un tombe dessus par accident. Vous pouvez soit le déchirer en mille morceaux pour vous libérer de son contenu, soit le garder pour le relire le lendemain à tête reposée. Ressentez-vous toujours la même indignation à la lecture ? Cela vous semble-t-il totalement justifié ? Si oui, c’est qu’il y a effectivement une situation conflictuelle profonde à régler et vous pouvez alors choisir de le faire de manière plus réfléchie. Ré-écrivez le texte en posant et justifiant vos arguments pour avoir une base plus constructive de discussion. Si à la lecture de votre « lettre de colère » vous avez en revanche l’impression qu’il n’y a pas vraiment de fond, mais juste de la souffrance qui a éclaté sans qu’il y ait vraiment de lien avec la situation, peut-être est il temps de demander de l’aide, cela peut révéler un problème plus profond.
Surtout, pensez toujours que lorsque vous vous mettez en colère sans retenue, c’est d’abord à vous que vous faites le plus de mal. D’abord physiquement, par la montée de mauvais stress, mais aussi moralement car la colère est souvent suivie de culpabilité pour ce que vous avez fait ou dit… Alors faites le choix de vous traiter bien, vos relations aux autres ne s’en porteront que mieux !

Un conte sur la colère

Pour finir en douceur, voici un petit conte très juste sur la colère, qui est assez parlant pour les petits mais aussi pour les grands…

Il y avait un jeune garçon qui était très colérique. Quand la tension montait, il ne se contrôlait plus et criait, frappait, insultait ou disait des paroles blessantes. Aucune punition n’y faisait rien.

Un jour son père lui tendit un marteau, un sac de clous et lui dit: « mon fils, à partir d’aujourd’hui, à chaque fois que tu laisseras ta colère te déborder et que tu sera blessant envers quelqu’un, tu iras planter un clou dans la barrière en bois ».

Le premier jour, il planta de nombreux clous. Puis au fil du temps, il en planta de moins en moins : il en avait un peu assez de planter des clous, alors il s’efforçait de se contrôler un peu pour s’éviter la corvée. Jusqu’au jour où il n’en planta aucun. Très fier, il courut voir son père qui lui dit simplement: « très bien. A présent, à chaque fois que tu sentiras la colère monter mais que tu arriveras à ne pas la laisser éclater, tu iras à la barrière et tu retireras un clou ». Le fils obéit. Il mit très longtemps à retirer les clous, bien plus qu’il n’en avait mis à les planter… Le jour vint enfin où il n’y eut plus de clou planté dans la barrière. Il retourna voir son père.

 » c’est bien mon fils. Tu as appris que tu pouvais contrôler ta colère et ne pas te laisser emporter si tu le voulais. Mais à présent, regarde cette barrière : elle ne porte plus de clous, certes, mais elle est pleine de trous… ces clous ce sont toutes les paroles ou les choses blessantes que tu dis ou fais quand tu es en colère. Une fois qu’elle est passée, tu peux réparer en retirant les clous, mais les traces que tu as faites resteront à tout jamais. S’excuser quand le mal est fait ne répare pas tout, c’est pourquoi il est si important de ne pas laisser ta colère te rendre blessant ».

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