Les interactions sociales sont pour vous une source d’angoisse ? Vous vous mettez à trembler quand vous devez prendre la parole dans un groupe ? Vous souffrez peut-être d’anxiété sociale. Pas de panique, il y a des solutions simples pour vivre mieux au milieu des autres.
L’anxiété sociale, c’est la peur paralysante qui est associée à différentes situations sociales : prise de parole en public, rencontrer plusieurs nouvelles personnes, parler à une personne d’autorité, oser dire que l’on n’est pas d’accord,… Ce sont en fait les situations dans lesquelles on a peur de se sentir observé, jugé, d’échouer, de se sentir ridicule ou rejeté.
Tordons le cou aux idées reçues
Vous n’êtes pas seul : chacun se focalise sur ce qu’il ressent. C’est normal, puisque vous n’avez aucune idée de ce que les personnes autour de vous ressentent à ce moment précis. Mais centré sur votre angoisse, cela vous empêche de voir les choses réellement. Ils ont l’air plus à l’aise ? Qu’en savez-vous vraiment ? Ce sont peut-être de meilleurs acteurs que vous, tout simplement… Et même cette personne que vous connaissez, qui a l’air si sûre d’elle en toutes circonstances, à l’aise avec les autres… Vous aimeriez tellement être comme elle. Ça y est, vous l’avez ? Et bien vous seriez sans doute surpris si vous pouviez entendre ses pensées réelles. Qui vous dit qu’elle est si bien que ça ? Ou qu’elle n’a pas vécu ce que vous vivez aujourd’hui et qu’elle a fini par le dépasser ? Qu’elle ne fait pas semblant ? Ce n’est pas forcément plus simple pour les autres. Ce n’est pas parce qu’une personne montre une image d’elle-même, qu’elle est vraiment cette personne.
Les autres s’en fichent : quelle que soit la chose qui vous angoisse, vous mettre à bafouiller, faire tomber quelque chose, avoir un morceau de salade coincé entre les dents… Sachez que dans 99,9% des cas, les personnes autour de vous ne le remarqueront même pas. Simplement parce qu’elle sont comme vous : à la fois concentrées sur l’interaction avec les autres, mais aussi et surtout sur leurs propres pensées et ressentis. Vous n’occupez pas tout leur espace. Et quand bien même elles le remarqueraient, cela aura pour elle une importance microscopique par rapport à l’angoisse que vous y mettez. Vous avez sans doute déjà vécu cette situation, dans laquelle vous racontez plusieurs années plus tard un souvenir d’une situation ridicule ou un peu humiliante, à une personne qui était là. Et elle vous répond qu’elle ne s’en souvient pas. Ce qui s’est peut-être inscrit comme une blessure en vous, pour elle cela n’a été qu’un élément anecdotique, même pas assez important pour s’inscrire dans sa mémoire. Et au passage, cela n’a donc pas du tout affecté ce qu’elle pensait de vous.
Non, ça ne se voit pas forcément : Vous êtes si concentré sur votre angoisse et votre peur de mal faire, que vous avez peut-être l’impression que tout le monde remarque votre manque d’assurance, que cela se voit sur votre visage. Et bien, non, ce n’est pas forcément le cas. Ce n’est pas parce que vous avez l’impression que vous devenez rouge comme une tomate ou que vous tremblez comme une feuille, que votre corps le laisse transparaître. Et quand bien même, voir le point 2. Sur tout un groupe, très peu le remarqueront -> sur ceux là, très peu y accorderont de l’attention -> sur ces derniers, très peu prendront le temps de le prendre en considération. Bref, sans vous prendre pour l’homme invisible, rassurez-vous, vous passez bien plus inaperçu que vous ne le pensez.
Vous voulez faire un test ? Quand vous faites vos courses la prochaine fois, chantez, à voix haute, à volume normal, dans les rayons. Vous serez effaré de voir que pratiquement personne ne vous regarde. Si une personne sur 20 vous jette un regard en coin, vous aurez de la chance !
Passez à l’action à tout petits pas
Certains préconisent de se confronter à ce qui vous fait peur. Je ne suis pas fan de cette approche, mais admettons, pour certaines peurs pourquoi pas. Si vous avez peur du vide et que vous voulez sauter à l’élastique pour la surmonter une bonne fois pour toute, à votre guise (et chapeau au passage, j’en serais bien incapable…). Mais c’est une situation que vous ne rencontrez pas forcément tous les jours. Pour l’anxiété sociale, sachant l’impact que cela peut avoir sur la vie quotidienne, je pense qu’il est primordial d’y aller en douceur. Adoptez la technique des baby steps, les pas de bébé. Un tout petit peu plus chaque jour, presque imperceptiblement. C’est en vous retournant sur les semaines passées que vous verrez les progrès. Pour prendre une image, c’est un peu comme si vous vouliez vous mettre aux abdos. Au lieu de commencer tout de suite par dix, faites en un. Et demain, faites en 2. Vous n’aurez qu’à vous dire que ce n’est rien qu’un de plus. Et sans vous en rendre compte, vous vous direz « j’en ai fait 99, je peux bien en faire 100, un de plus, ce n’est rien du tout ». La progression douce dans ce cas précis est plus efficace à long terme; parce que les progrès ont le temps de s’inscrire plus efficacement que si vous visez des actes forts, des paliers… qui demandent une plus grande énergie en une fois.
Et bien évidemment, n’hésitez pas à demander de l’aide si vous avez besoin de soutien. Ami, famille, thérapeute. N’hésitez pas à parler de ce que vous ressentez, de la façon dont vous voyez les choses et surtout de ce que vous êtes prêt à faire. Ne laissez personne vous forcer à monter sur scène si vous ne vous sentez pas prêt.
Et concrètement, on fait quoi ?
Posez des questions: vous voulez quand même parler, mais sans danger ? Vous pouvez poser des questions ouvertes qui lancent la discussion : demandez un conseil sur un resto, leur film préféré,… Faites en sorte que cela ne tombe pas comme un cheveu sur la soupe au milieu d’une discussion passionnée sur un autre sujet (quoi que, il s’agit d’une excellente technique pour faire retomber la pression quand les esprits s’échauffent, faire rire par l’absurde pour désamorcer le conflit). Évitez bien sûr les questions polémiques, du style « vous pensez quoi de la chasse ? »
Évitez les blagues, surtout dans un groupe que vous ne connaissez pas. Certains ne jurent que par cela: ç’est facile, ça s’apprend par cœur, pas besoin de réfléchir. Rire ensemble, ça peut créer des liens. Mais attention, il n’y a rien qui met plus mal à l’aise qu’une blague qui tombe à l’eau. Surtout si elle est trop décalée dans le contexte. L’humour noir, c’est génial, mais pas avec tout le monde.