You are currently viewing Osez dire non sans vous sentir coupable

Osez dire non sans vous sentir coupable

Vous en avez marre de dire oui à contre cœur, par peur de vexer ou d’être mal vu ? Apprenez à dire non et gagnez le respect des autres et de vous-même.

Les gens vous aiment bien, parce que vous rendez service. Tout le temps. Même quand vous n’avez pas envie. Même quand cela ne vous arrange pas, mais alors pas du tout… Alors c’est à vous qu’on demande de rester travailler plus tard, de donner un coup de main pour le déménagement, de faire cette chose si pénible que personne d’autre ne veut faire. Et vous dites oui. Et vous faites ce qu’on vous a demandé. Parfois en finissant par ronchonner ou par laisser percevoir votre exaspération. Et les gens ne comprennent pas pourquoi vous râlez. Après tout, vous avez dit oui, non ?

Le problème ici est que la situation est faussée à la base. On vous demande quelque chose, vous dites oui, mais vous le faites en traînant les pieds parce que vous ne vouliez pas le faire à la base. Bien sûr, il y a des gens qui abusent et savent parfaitement qu’ils vous coincent. Mais pour la majorité des personnes qui vous demandent un service, si vous répondez oui, c’est que vous êtes d’accord. Comment comprendre alors que vous fassiez la tête ensuite ?

Pourquoi avoir peur de dire non ?

Dire non, c’est ne pas aider, ne pas être serviable. C’est quelque part « lâcher » l’autre. Alors il est très facile d’avoir peur de vexer, peur d’abimer son image auprès du collègue ou de l’ami. Mais en évitant de heurter l’autre, c’est finalement vous-même que vous ne respectez pas. Vous vous mettez dans une situation inconfortable, une situation de tension que vous pouviez vous épargner facilement. Parce que faire quelque chose en se forçant, juste pour se faire bien voir ou pour ne pas déplaire, c’est le faire mal et avec une bonne dose de stress.

Vouloir rendre service est une bonne chose, mais il faut que cela soit sincère et en respectant vos propres besoins avant tout. Sinon, on en arrive à ces situations où le gentil petit collègue, si souriant, toujours prêt à aider, se met un jour à faire un burnout ou piquer une crise de nerf en pleine réunion, sans que personne ne comprenne quelle mouche l’a piqué. C’est le syndrome de la cocotte minute. De l’extérieur indécelable, la tension qu’il s’est infligée à lui-même pendant des années finit par le faire exploser et tout le monde tombe des nues. 

Et pourtant, cette tension, c’est lui seul qui se l’est infligée… Bien sûr, ce sont les autres qui ont demandé tous ces services au fil du temps. Mais c’est logique : on a toujours tendance à demander à celui qui va dire oui, celui qui est identifié comme serviable parce qu’il a dit oui tant de fois. Chaque oui crée un précédent. Avec un non de temps en temps, on remet les compteurs à zéro, on montre que la réponse dépend des circonstances et que l’on n’est pas corvéable à merci.

Dire non, ce n’est pas être égoïste. C’est être honnête, ne pas faire semblant, ne pas chercher à tromper l’autre en lui faisant croire qu’on est plus disposé à l’aider qu’on ne l’est vraiment. Pour une communication claire, sans ambiguïté, savoir dire non est essentiel.

Et en pratique, ça se passe comment ?

Un collègue ou un ami vous demande un service pour lequel vous avez vraiment le choix (le cas est bien sûr très différent s’il s’agit d’un ordre de votre patron, sous forme de question, mais pour lequel vous n’avez en fait pas le choix). « Est-ce que tu peux finir de mettre en page mon rapport ? Je suis hyper en retard… », ou le fameux « Tu peux venir m’aider à déménager samedi ? »

* Ne répondez pas trop vite : on vous demande un service ? Ne répondez pas du tac au tac. Si vous dites oui, vous risquez de le regretter, si vous dites non, vous risquez de paraître brusque et agressif. Faites une pause de quelques secondes, buvez un verre d’eau ou fouillez votre agenda pour vous donner une contenance si besoin. Et avant de répondre, posez-vous la question : avez-vous envie de le faire ou pas ?

* Commencez petit. Vous n’osez pas encore changer votre manière d’être au bureau, où vous dites oui à tout depuis tellement longtemps ? Trouvez d’autres circonstances pour vous entrainer.

« Bonjour, avez-vous un instant pour échanger sur la situation dramatique des écureuils volants dans le sud-est du Vercors ?

– Non, désolé, bonne journée à vous  »

-> Simple, rapide, poli et efficace. Plus vous vous entrainerez, plus ce sera facile.

* Proposez une alternative. On vous demande de l’aide et vous n’avez vraiment ni le temps, ni l’envie de le faire, mais vous êtes prêt à aider d’une autre manière, alors ne restez pas bloqué dans une configuration oui-non qu’on vous a imposé. Par exemple, pour le déménagement, vous êtes prêt à aider mais vous n’avez pas envie de porter des charges lourdes toute la journée. Pourquoi ne pas proposer de passer dans la soirée avec des pizzas pour les travailleurs ou de passer le jour suivant pour aider à ranger ?

* Dites non tout simplement. Vous serez surpris de vous rendre compte qu’on respecte bien plus les gens qui savent dire non quand on leur demande un service. Pourquoi ? Tout simplement parce que lorsque le jour où cette personne répond oui à une demande, vous pouvez être sûr que c’est vraiment sincère et sans ambiguïté. 

* Ne vous justifiez pas tout le temps. Quand on répond non, très souvent, on enchaîne sur un « je ne peux pas parce que… » Vous rendez-vous compte qu’on ne vous a pas demandé de précisions ? Dans 9 cas sur dix, la réponse « non, je suis désolé, je ne peux pas » suffit à clore la discussion et le demandeur passe à sa cible suivante. Ne vous embourbez pas tout seul dans vos explications. Il sera toujours temps de les donner si on vous les demande !

* Faites une remise à zéro à chaque demande : même après 99 oui, vous avez tout à fait le droit de dire non. Ne vous demandez pas si vous l’avez déjà fait avant ou combien de fois vous avez déjà accepté, demandez-vous seulement si vous pouvez le faire maintenant.

Prêt à passer à l’action ?… Non ?… bravo, vous apprenez vite 😉

Laisser un commentaire