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Du mal-être au Burnout, quand le travail fait mal

Surmenage, perte de sens, burnout… quand le travail fait mal au quotidien, il est temps de se poser les bonnes questions pour réagir efficacement.

Le travail, une valeur centrale

Dans notre société, le travail a une place centrale et passe même parfois avant la vie de famille.

Lorsque l’on rencontre quelqu’un, la question « que faites-vous dans la vie ? » arrive bien souvent avant la question « avez-vous des enfants ? ». L’emploi occupé est une sorte d’étiquette, censée en dire beaucoup sur la personne concernée. Elle classe, catégorise, renseigne sur la position sociale. Inutile de dire à quel point cette façon de penser est réductrice, pourtant c’est un raccourci pratique pour le cerveau qui aime fonctionner par raccourcis et stéréotypes.

Cette étiquette sociale pèse si lourd que bien souvent, quand il y a la perte d’un emploi ou parfois au moment de la retraite, il peut y avoir une véritable perte de sens, qui peut vite conduire à la déprime, voire à la dépression.

Les signes à ne pas ignorer

Pris par le quotidien, on prend rarement le temps de faire une pause pour faire le point sur la situation. Pourtant, cela peut-être une bonne chose de prendre un peu de temps pour observer certains signes qui peuvent en dire beaucoup:

  • stress
  • repli sur soi
  • perte de motivation
  • fatigue chronique
  • « boule au ventre » en allant au travail
  • déprime
  • insomnie
  • perte de confiance en soi

D’une manière générale, si une fois rentré chez vous le travail vous poursuit au point de vous gâcher les moments en famille, il est temps de dire stop.

Les raisons du mal-être

Ce mal-être au travail peut être lié à une multitude de raisons. Notamment :

  • La charge effective de travail : en fonction des emplois et des secteurs d’activité, la charge de travail peut être intense, voire excessive et dépasser les capacités de la personne.On en demande beaucoup, trop, on tire sur la corde jusqu’à ce que parfois elle casse.
  • Le manque de reconnaissance : lorsque l’on s’investit dans son travail, que l’on cherche à le faire au mieux, on attend bien souvent une reconnaissance, une valorisation de la part des responsables. Le souci est que bien souvent, les managers estiment qu’il n’y a pas à mettre en avant le travail bien fait, puisque c’est ce pour quoi vous êtes payés. En revanche, dès qu’il y a un défaut, la sanction et les réprimandes tombent rapidement.
  • Les conditions de travail difficiles : qu’il s’agisse de tâches répétitives, de contact avec un public parfois agressif, de conditions matérielles,… le contexte a un impact fort sur le ressenti du salarié.
  • Le manque de sens : quand on fait un travail, sans trop savoir pourquoi, simplement parce que c’est la carrière dans laquelle on a débuté, persévéré, monté les échelons… on finit parfois par se rendre compte que ce que l’on fait n’a absolument aucun sens en fonction de ses goûts, de ses valeurs, de ses aspirations. Et faire chaque jour quelque chose que l’on trouve inutile ou dépourvu de sens, cela peut vite devenir pesant.
  • Les mauvais rapport professionnels : qu’il s’agisse d’un management à l’ancienne basé sur la force ou d’un milieu très compétitif dans lequel les collègues n’existent plus et ne sont que des adversaires, le facteur humain est déterminant et peut transformer n’importe quel emploi, même un métier « passion » en corvée quotidienne.

Les trois questions à se poser pour faire le point

Qui vous impose ce stress ? Il est aussi important d’identifier objectivement la source de ce stress. Est-ce le supérieur, l’employeur qui vous impose cette pression insupportable, ou est-ce que vous vous la mettez tout seul, en fonction de ce que vous pensez devoir faire ? Il arrive bien souvent qu’à force de vouloir bien faire, sans erreur, de viser la perfection, on s’impose en fait des critères bien plus élevés que ce qui est vraiment demandé.

Êtes-vous vraiment seul ? Quand la pression devient intenable, submergé par la tâche, il arrive que l’on pense être seul à devoir/pouvoir assumer toute la charge de travail, sans plus jamais rien voir autour, comme avec des œillères. Ne serait-il pas possible de déléguer certaines tâches ? Ou de demander de l’aide, un échange de bon procédé avec un collègue pour sortir la tête de l’eau ? Même dans une ambiance de chacun pour soi, il y a fort à parier qu’il y a au moins une autre personne qui ressent une pression identique, et qui serait peut-être partante pour s’entre-aider, au moins un peu.

Quelle place occupe le travail dans votre vie ? Bien sûr, il est possible d’être passionné au point de ne vivre que pour son travail. Mais pour la très grande majorité des gens, le travail reste un moyen d’obtenir de l’argent afin de se construire un cadre de vie agréable, des projets, des loisirs,… Alors dans ce cas, est-ce que cela vaut vraiment le coup de tout lui donner, jusqu’à sa santé, parfois en visant un « meilleur » qui arrivera – on l’espère – un jour après tous ces sacrifices… Mais s’user la santé maintenant n’est absolument pas une garantie de pouvoir profiter au mieux de la vie dans l’avenir.

Les solutions pour retrouver un sens au travail

Avant que la souffrance ne s’installe de manière durable, il est urgent de réagir. Heureusement, il existe des solutions pour vous permettre de mieux vivre le travail au quotidien:

Demander à diversifier ses tâches : quand c’est possible, afin de trouver un nouvel élan. Bien souvent, on n’ose même pas demander, parce que l’on est persuadé que la réponse sera non. En réalité, il n’y a qu’un seul et unique moyen d’en être sûr… Demander !

Suivre une formation : une autre façon de trouver un nouveau souffle est d’acquérir de nouvelles compétences. Si un congé pour une formation n’est pas possible, notre époque offre une solution alternative à ne pas négliger : l’e-learning. Vous pouvez pratiquement suivre n’importe quelle formation à distance désormais. Il en existe même qui sont totalement gratuites, principalement sous forme de MOOC – des cours proposés par des écoles et des universités accessibles à tous – avec parfois il est vrai une certification payante, mais qui reste facultative (tapez MOOC dans votre barre de recherche et profitez !). Alors quel que soit votre projet ou vos centres d’intérêt, n’hésitez pas à stimuler votre cerveau.

Apprendre à gérer son stress : en diminuant l’anxiété générale au quotidien, il sera plus facile de vivre le travail d’une manière bien plus sereine. Pour cela, il existe de nombreuses techniques: le sport, les exercices de respiration, le yoga, pratiquer la cohérence cardiaque au quotidien (retrouvez la technique de la cohérence cardiaque en cliquant sur la carte mémo « gérer la crise d’angoisse« )

Réinvestir la sphère personnelle : quand le travail prend une place trop importante, une bonne solution peut être de consacrer plus de temps et d’énergie pour ce qui compte vraiment : la famille et surtout le bien-être personnel. Passer plus de temps en famille, se lancer dans un nouveau loisir, un nouveau sport, s’investir dans la vie associative… C’est le principe des vases communicants, il faut juste retrouver l’équilibre.

Changer de travail : même si cela peut paraître beaucoup plus facile à dire qu’à faire, il ne faut jamais négliger cette possibilité. Sans forcément envoyer tout balader du jour au lendemain en chantant « au revoir président », pourquoi ne pas commencer à réfléchir à ce que vous pourriez ou voudriez faire, si vous deviez changer d’emploi ? Une fenêtre ouverte sur l’avenir est parfois suffisante pour retrouver l’énergie d’avancer.

Se faire aider : quand tout cela ne suffit pas, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide. Psychologue du travail, médecine du travail, thérapeute… Un regard extérieur est souvent nécessaire pour prendre le recul nécessaire et remettre le travail à sa place.

Et comme l’a dit Daniel Pennac, ce qui compte, c’est de « Savoir ce qu’un boulot rapporte, mais savoir aussi ce qu’il vous coûte. »

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