Le lâcher-prise, c’est quoi au juste ?
Le lâcher-prise consiste à savoir se détacher des pensées et émotions négatives que l’on ressent parfois dans une situation sur laquelle on n’a pas le contrôle, ou alors un contrôle très limité. Cela ne consiste pas à tout envoyer balader ou ne plus se sentir concerné par rien, mais simplement à réajuster un peu l’équilibre.
Par exemple, vous avez un examen très important à passer. Vous vous préparez assidûment pour mettre toutes les chances de votre côté. Vous vous préparez mentalement, dormez suffisamment, mangez correctement, partez à l’heure et vous passez votre examen. Le lâcher-prise (ou son absence) va arriver à l’étape d’après:
– Le lâcher-prise consiste une fois l’examen passé à reprendre le cours de votre vie en attendant les résultats, puisqu’il n’y a plus rien que vous puissiez faire de plus à cette étape pour avoir un impact sur le résultat.
– Le manque de lâcher-prise va au contraire consister à penser et repenser aux réponses données, se reprocher les erreurs faites, anticiper sur toutes les variations possibles ce qui se passera en cas d’échec, se reprocher et s’auto-accuser de ne pas en avoir fait suffisamment (que cela soit vrai ou non).
=> Dans les deux cas, l’issue sera rigoureusement la même : vous allez obtenir la note correspondant aux réponses que vous avez données lors de l’épreuve. Mais dans le premier cas, vous aurez passé les quelques jours d’attente dans une relative tranquillité, tandis que dans le second vous vous épuisez psychiquement, jusqu’à vous mettre à bout de nerfs pour une situation sur laquelle vous n’avez absolument plus aucun contrôle.
Côté pile, le lâcher-prise et côté face, le besoin de contrôle.
Pourquoi est-il si difficile de lâcher prise ? Simplement parce qu’on préfère avoir le contrôle.
Le besoin de contrôle se place à un niveau différent chez chacun. Pour certains il est très léger, quand pour d’autres il peut être omniprésent et inflexible. Ce besoin de contrôle repose sur le désir de se rassurer en réduisant au maximum les aléas, surprises et autres imprévus, quand on peut les anticiper. C’est un peu le « mieux vaut prévenir, que guérir« , on cherche à limiter les risques.
La difficulté repose dans le fait que parfois, dans certaines circonstances particulièrement stressantes et chez certaines personnes, le cerveau fait un amalgame entre les situations qu’il peut contrôler et celles qu’il ne peut pas. Et c’est en tentant de contrôler des choses qui ne sont pas contrôlables que l’on se met une pression qui se transforme rapidement en fatigue, voire en épuisement psychique.
Pour reprendre l’exemple de l’examen, les éléments contrôlables sont par exemple les révisions, les temps de pause et de sommeil pour être en forme ou encore le moment du départ pour arriver en temps et en heure à l’examen. Les éléments incontrôlables sont les questions qui seront posées, les aléas imprévisibles (l’examinateur qui perd les sujets dans le train) ou encore ce qui se passe entre la remise des copies et l’annonce de la note obtenue.
Ces derniers éléments sont hors de portée, quoi que l’on puisse faire. Quel que soit le nombre d’heures passées à ruminer les erreurs, anticiper dramatiquement ce qui se passera en cas d’échec, le résultat sera le même. Mais si rationnellement on sait parfaitement que ces comportements sont inutiles et néfastes, en pratique, c’est souvent bien difficile de lâcher-prise…
Et concrètement, on fait quoi ?
« Arrête d’y penser« , « c’est fait, c’est fait, tu ne peux plus rien y changer maintenant« … Autant de petites phrases qui – aussi justes qu’elles soient – n’aident absolument pas à débrancher le cerveau. Quand les réflexions se mettent à tourner inutilement en boucle, il faut casser la dynamique pour retrouver un peu de repos. C’est un peu comme si vous mettiez littéralement des bâtons dans la roue à hamster de vos pensées qui tourne sans fin dans votre tête. Et comme il s’agit ici de contrer des pensées, on ne va pas pouvoir se contenter de rester au niveau mental, il va falloir passer à l’action.
– Ecrivez : Les pensées bouclent sans fin parce qu’elles n’avancent pas dans l’élaboration de la réflexion et qu’elles n’arrivent pas à sortir. Prenez un instant pour tout écrire. Sans jugement, sans réflexion, juste pour coucher sur le papier les pensées qui vous envahissent. Faites le autant de fois que nécessaire pour laisser sortir les pensées. Et ensuite, soyez créatif pour vous débarrasser du papier ! Le brûler (avec précaution), le froisser et faire un panier à trois points dans une poubelle publique à au moins 2 mètres de distance (ou à 1 mètre pour les moins doués d’entre nous), jouer de la perforatrice pour le transformer en confettis et donner un air de carnaval à votre salon (à vous de voir qui fait le ménage ensuite).
– Faites une activité physique : Dépensez votre énergie par le corps pour apaiser l’esprit. Même si vous n’êtes pas sportif, n’importe quelle activité physique permettra d’aérer un peu votre cerveau. Qu’il s’agisse de marcher 15 minutes le temps de promener votre chien, de désherber votre jardin qui tourne dangereusement à la jungle ou même de danser sans aucune retenue sur la playlist de vos chansons préférées de vos années lycée, tout est bon pour se dépenser.
– Riez : Depuis combien de temps n’avez vous pas eu un fou rire ? De ceux qui font mal aux abdos et coupent le souffle ? Ou simplement ri de bon cœur ? Depuis combien de temps n’avez vous pas regardé un spectacle de votre humoriste préféré ? Alors faites une pause et renouez avec celui qui vous amuse. Vous n’en avez pas ? Pourquoi ne pas regarder des spectacles d’humoristes que vous ne connaissez pas ? Vous pourriez peut-être découvrir celui qui vous fera rire à coup sûr et dont vous pourrez user et abuser par la suite.
– Hurlez : Surtout si les pensées sont associées à de la colère ou un sentiment d’injustice, n’hésitez pas à hurler à pleins poumons pour vous libérer. D’un point de vue pratique, votre voiture est votre meilleure alliée, surtout si vous avez des voisins. A vous de trouver l’emplacement idéal pour vous garer et pouvoir hurler à tue-tête pour évacuer les tensions sans alarmer la population.