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Ne laissez pas l’anxiété sociale vous tenir à l’écart

Les interactions sociales sont pour vous une source d’angoisse ? Vous vous mettez à trembler quand vous devez prendre la parole dans un groupe ? Vous souffrez peut-être d’anxiété sociale. Pas de panique, il y a des solutions simples pour vivre mieux au milieu des autres.

L’anxiété sociale, c’est la peur paralysante qui est associée à différentes situations sociales : prise de parole en public, rencontrer plusieurs nouvelles personnes, parler à une personne d’autorité, oser dire que l’on n’est pas d’accord,… Ce sont en fait les situations dans lesquelles on a peur de se sentir observé, jugé, d’échouer, de se sentir ridicule ou rejeté.

Cette peur est tout à fait naturelle et en réalité chacun la ressent. Mais au fil des années, le développement psychique et l’expérience aidant, elle se réduit de plus en plus. Sauf pour certaines personnes, pour qui elle va stagner, voire s’amplifier, jusqu’à devenir parfois réellement handicapante. Elle pousse alors à adopter des attitudes de mise en retrait ou des comportements d’évitement, comme annuler une sortie à la dernière minute parce que vous avez peur de vous retrouver face à des personnes que vous ne connaissez pas. Cela peut aussi passer par des comportements d’auto-sabotage, comme l’enfant qui fait exprès de rater des contrôles pour ne pas sortir du lot et être mis en avant, de peur de devenir l’excellent élève rejeté par les autres.
 
Sachant que les situations sociales sont présentes au quotidien (certes, un peu moins en ce moment) il est important d’alléger cette tension que vous pouvez ressentir pour ne pas laisser s’installer l’anxiété ou la laisser grandir.

Tordons le cou aux idées reçues

Vous n’êtes pas seul : chacun se focalise sur ce qu’il ressent. C’est normal, puisque vous n’avez aucune idée de ce que les personnes autour de vous ressentent à ce moment précis. Mais centré sur votre angoisse, cela vous empêche de voir les choses réellement. Ils ont l’air plus à l’aise ? Qu’en savez-vous vraiment ? Ce sont peut-être de meilleurs acteurs que vous, tout simplement… Et même cette personne que vous connaissez, qui a l’air si sûre d’elle en toutes circonstances, à l’aise avec les autres… Vous aimeriez tellement être comme elle. Ça y est, vous l’avez ? Et bien vous seriez sans doute surpris si vous pouviez entendre ses pensées réelles. Qui vous dit qu’elle est si bien que ça ? Ou qu’elle n’a pas vécu ce que vous vivez aujourd’hui et qu’elle a fini par le dépasser ? Qu’elle ne fait pas semblant ? Ce n’est pas forcément plus simple pour les autres. Ce n’est pas parce qu’une personne montre une image d’elle-même, qu’elle est vraiment cette personne.

Les autres s’en fichent : quelle que soit la chose qui vous angoisse, vous mettre à bafouiller, faire tomber quelque chose, avoir un morceau de salade coincé entre les dents… Sachez que dans 99,9% des cas, les personnes autour de vous ne le remarqueront même pas. Simplement parce qu’elle sont comme vous : à la fois concentrées sur l’interaction avec les autres, mais aussi et surtout sur leurs propres pensées et ressentis. Vous n’occupez pas tout leur espace. Et quand bien même elles le remarqueraient, cela aura pour elle une importance microscopique par rapport à l’angoisse que vous y mettez. Vous avez sans doute déjà vécu cette situation, dans laquelle vous racontez plusieurs années plus tard un souvenir d’une situation ridicule ou un peu humiliante, à une personne qui était là. Et elle vous répond qu’elle ne s’en souvient pas. Ce qui s’est peut-être inscrit comme une blessure en vous, pour elle cela n’a été qu’un élément anecdotique, même pas assez important pour s’inscrire dans sa mémoire. Et au passage, cela n’a donc pas du tout affecté ce qu’elle pensait de vous.

Non, ça ne se voit pas forcément : Vous êtes si concentré sur votre angoisse et votre peur de mal faire, que vous avez peut-être l’impression que tout le monde remarque votre manque d’assurance, que cela se voit sur votre visage. Et bien, non, ce n’est pas forcément le cas. Ce n’est pas parce que vous avez l’impression que vous devenez rouge comme une tomate ou que vous tremblez comme une feuille, que votre corps le laisse transparaître. Et quand bien même, voir le point 2. Sur tout un groupe, très peu le remarqueront -> sur ceux là, très peu y accorderont de l’attention -> sur ces derniers, très peu prendront le temps de le prendre en considération. Bref, sans vous prendre pour l’homme invisible, rassurez-vous, vous passez bien plus inaperçu que vous ne le pensez.

Vous voulez faire un test ? Quand vous faites vos courses la prochaine fois, chantez, à voix haute, à volume normal, dans les rayons. Vous serez effaré de voir que pratiquement personne ne vous regarde. Si une personne sur 20 vous jette un regard en coin, vous aurez de la chance !

Passez à l’action à tout petits pas

Certains préconisent de se confronter à ce qui vous fait peur. Je ne suis pas fan de cette approche, mais admettons, pour certaines peurs pourquoi pas. Si vous avez peur du vide et que vous voulez sauter à l’élastique pour la surmonter une bonne fois pour toute, à votre guise (et chapeau au passage, j’en serais bien incapable…). Mais c’est une situation que vous ne rencontrez pas forcément tous les jours. Pour l’anxiété sociale, sachant l’impact que cela peut avoir sur la vie quotidienne, je pense qu’il est primordial d’y aller en douceur. Adoptez la technique des baby steps, les pas de bébé. Un tout petit peu plus chaque jour, presque imperceptiblement. C’est en vous retournant sur les semaines passées que vous verrez les progrès. Pour prendre une image, c’est un peu comme si vous vouliez vous mettre aux abdos. Au lieu de commencer tout de suite par dix, faites en un. Et demain, faites en 2. Vous n’aurez qu’à vous dire que ce n’est rien qu’un de plus. Et sans vous en rendre compte, vous vous direz « j’en ai fait 99, je peux bien en faire 100, un de plus, ce n’est rien du tout ». La progression douce dans ce cas précis est plus efficace à long terme; parce que les progrès ont le temps de s’inscrire plus efficacement que si vous visez des actes forts, des paliers… qui demandent une plus grande énergie en une fois.

Et bien évidemment, n’hésitez pas à demander de l’aide si vous avez besoin de soutien. Ami, famille, thérapeute. N’hésitez pas à parler de ce que vous ressentez, de la façon dont vous voyez les choses et surtout de ce que vous êtes prêt à faire. Ne laissez personne vous forcer à monter sur scène si vous ne vous sentez pas prêt.

Et concrètement, on fait quoi ?

Voici quelques trucs que vous pouvez tester simplement, sans vous mettre en danger:
 
Écoutez : en groupe, l’anxiété vient parfois de la peur d’être jugé sur ce que l’on va dire, de paraître stupide, de ne pas comprendre,… Pourquoi ne pas écouter ? Ne vous ajoutez pas plus d’angoisse en croyant que les autres attendent votre avis. Ils sauront vous le demander clairement si c’est le cas.
 

Posez des questions: vous voulez quand même parler, mais sans danger ? Vous pouvez poser des questions ouvertes qui lancent la discussion : demandez un conseil sur un resto, leur film préféré,… Faites en sorte que cela ne tombe pas comme un cheveu sur la soupe au milieu d’une discussion passionnée sur un autre sujet (quoi que, il s’agit d’une excellente technique pour faire retomber la pression quand les esprits s’échauffent, faire rire par l’absurde pour désamorcer le conflit). Évitez bien sûr les questions polémiques, du style « vous pensez quoi de la chasse ? »

Évitez les blagues, surtout dans un groupe que vous ne connaissez pas. Certains ne jurent que par cela: ç’est facile, ça s’apprend par cœur, pas besoin de réfléchir. Rire ensemble, ça peut créer des liens. Mais attention, il n’y a rien qui met plus mal à l’aise qu’une blague qui tombe à l’eau. Surtout si elle est trop décalée dans le contexte. L’humour noir, c’est génial, mais pas avec tout le monde.

Observez les autres : discrètement bien entendu, l’idée n’est pas de les dévisager, sans quoi vous aurez raison de penser qu’ils vous trouvent bizarre. Jetez des coups d’œils aux comportements, surtout de ceux qui ont l’air le plus à l’aise. Le sont ils vraiment ? Écoutent-ils vraiment, ou font-ils semblant, en attendant que ce soit leur tour de parler et de se mettre en avant ?
 
Fredonnez dans votre tête : besoin de se donner du courage ou simplement de détourner votre attention de ce stress que vous ressentez ? Fredonnez dans votre tête pour détourner votre attention et vous détendre. Au choix: votre chanson préférée, la chanson maudite que vous n’arrivez jamais à vous sortir de la tête ou celle qui vous rebooste quoi qu’il puisse arriver (Don’t stop me now, ça fonctionne pas mal…)
 
Montrez-vous gentil : au lieu de rester dans la position de défense, en ayant peur d’être jugé, soyez gentil envers les autres. Montrez que vous écoutez attentivement par des mouvements de tête, souriez, remerciez, parsemez de petits « super! c’est cool ça, bonne idée« . N’oubliez jamais que les autres sont comme vous, ce genre d’attention ne peut que leur faire du bien. Cela vous permettra aussi de vous concentrer sur autre chose que votre malaise et c’est bon pour votre karma !
 
Tenez-vous droit ! Plus vous avez peur et plus vous vous sentez anxieux, plus vous devez vous forcer à corriger votre posture. Tenez vous droit, les épaules en arrière, la tête levée avec assurance. L’attitude corporelle a une grande influence sur la façon de penser. Si vous avez une attitude ouverte et pleine d’assurance, vous respirerez calmement, ce qui contribuera à diminuer le stress. Vous vous sentirez bien mieux que si vous restez les épaules tombantes, bras croisés à regarder vos pieds.
 
Faites une pause avec les réseaux sociaux : plus vous vous comparerez aux autres pour qui tout à l’air si facile, plus votre sentiment d’anxiété augmentera. Difficile d’agir quand on ne se sent pas à la hauteur. Mais n’oubliez jamais que sur ces réseaux, les gens ne montrent que le meilleur d’eux-même. Les meilleurs moments, les meilleurs photos. Ou tout au moins une image qu’ils contrôlent. Ne vous comparez pas, ce n’est pas vous qui n’êtes pas à la hauteur, c’est l’image à laquelle vous vous comparez qui n’existe pas.
 
Fake it until you make it: « Faites semblant jusqu’à ce que vous y arriviez vraiment ». Et c’est un bon conseil pour de nombreux domaines de votre vie. L’espace d’un soir, faites semblant d’être cette personne que vous admirez tant, celle qui est si à l’aise en toutes circonstances. Attention, n’en faites pas trop. Une personne vraiment sûre d’elle n’en fait jamais trop, ce sont celles qui surcompensent leur sentiment d’infériorité qui en font des tonnes, qui parlent fort et se mettent en avant. Vous êtes simplement là, vous êtes bien et vous savez que vous êtes une personne intéressante. Vous n’avez pas à le montrer, c’est aux autres de le découvrir.
 
Arrêtez de faire semblant: N’essayez pas de contrôler le moindre de vos gestes, la moindre de vos paroles, pour plaire aux autres ou éviter les faux pas. C’est le meilleur moyen d’avoir un comportement tout sauf naturel. Vous obtiendrez le contraire de ce que vous cherchiez, car c’est ce comportement étrange qui attirera l’attention. Restez naturel, comportez-vous comme si vous étiez seul (dans les limites du raisonnable quand-même 😉 )
 
Changez de point de vue : N’oubliez jamais que la très grande majorité des gens sont plutôt bienveillants. Eux aussi veulent vivre des interactions sociales agréables. Choisissez de voir les interactions sociales comme un travail d’équipe plutôt que comme un examen de passage !

Dans tous les cas traitez-vous avec plus de douceur. C’est vous qui vous jugez le plus durement, pas les autres. Alors lâchez-vous la grappe !

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