De la réflexion à la rumination, quand le cerveau s’enlise…
Réfléchir c’est bien. Trop penser, c’est la saturation assurée ! Réfléchir permet de se construire : en se posant des questions, en tentant de résoudre des problèmes, on apprend, on découvre, on s’ouvre à d’autres solutions, on développe sa capacité d’adaptation et sa créativité. On oriente son intelligence, son aptitude à penser vers un but. Et une fois le but atteint, logiquement, c’est terminé. Mais en pratique, il arrive que l’on s’enlise dans les sables mouvants du cerveau… Les pensées se mettent alors à tourner en rond, comme un disque rayé qui passerait en boucle. La cause principale c’est que vous êtes seul dans votre tête (normalement), vous n’avez qu’un point de vue, le vôtre, et la réflexion sans contradicteur objectif pour mettre un stop et vous ouvrir une autre voie, continue inlassablement sans pouvoir s’arrêter.
Et c’est ainsi qu’on se met à se refaire tout seul le dialogue de la dispute avec le collègue, avec toutes les variantes de ce que l’on a dit, ce qu’il a dit, ce que l’on aurait du dire, ou bien comment on aurait réagit si l’autre avait dit ceci ou cela… Ou encore, on prépare le départ en vacances, en se repassant le contenu des valises entièrement de mémoire, puis le planning minuté jusqu’à l’aéroport, et ce qui pourrait se passer si un pneu crevait sur le chemin et que le téléphone n’avait pas de batterie pour appeler l’assistance….
Vous commencez à voir la différence entre une réflexion productive et la roue du hamster qui, bien que divertissante, ne mène finalement nulle part ?
Faire le tri pour savoir quand débrancher
Maintenant c’est clair, je rumine. Et donc, je fais quoi ?
C’est ici que la notion de « débrancher le cerveau » entre en jeu. Ce qu’il faut, c’est faire une pause, pour laisser le cerveau se reposer un peu et lui permettre de revenir ensuite plus efficace que jamais. Voici 7 actions pratiques à mettre en place pour tenter de stopper le courant:
1 – Respirez plus profondément. Ceux qui ont lu mes autres articles me voient probablement venir de loin avec mes gros sabots, mais oui, encore une fois, la cohérence cardiaque fait des miracles. Impossible de continuer à penser en boucle en respirant profondément les yeux fixés sur la petite bulle. La méthode ici.
2 – Occupez vos pensées avec autre chose. N’importe quoi. Qu’il s’agisse de lire la notice du micro-ondes en entier (voire dans plusieurs langues) pour comprendre enfin pourquoi il y a une lumière qui clignote depuis des mois ou de regarder le film Tenet en se donnant comme but de comprendre une fois pour toutes dans quel sens va le temps, tout est bon pour faire diversion. Vous remettrez ainsi votre esprit sur la bonne route, en lui donnant un résultat objectif à atteindre.
3 – Fatiguez vous physiquement. Courez, marchez… faites en sorte que le corps soit si fatigué que le cerveau soit obligé de réorienter l’énergie qu’il accaparait pour lui vers le corps, afin de soutenir l’effort.
4 – Passez-vous votre musique maudite. Celle que vous n’arrivez jamais à vous sortir de la tête. Certes votre cerveau ne sera pas plus vide, mais il se fatiguera beaucoup moins.
5- Écrivez vos pensées, toutes sans exceptions, dans l’ordre où elles viennent. Videz les simplement sur le papier. Écrire demande bien plus d’énergie que simplement penser, il y a fort à parier que vous abandonnerez vite. De plus, relire vos notes à tête reposée vous permettra de bien prendre conscience de votre blocage et peut-être même d’en tirer des réflexions ou informations utiles pour résoudre la situation (en surlignant les quelques points qui vous paraissent finalement pertinents dans les quatorze pages que vous avez rédigées par exemple…)
6 – Buvez un verre d’eau à chaque fois que la pensée revient, ou mieux – mais plus douloureux – faites claquer un élastique placé autour de votre poignet. Faites-le à chaque fois. Là encore, le but est de détourner l’attention du cerveau, mais cette fois-ci en l’associant à un geste. Le cerveau adore fonctionner par association. Faites-le de manière systématique, de sorte qu’il finisse par anticiper la menace de la énième gorgée ou du énième clac douloureux et qu’il préfère alors stopper de lui-même le flot des pensées.
7 – Dernière méthode, moins conseillée en terme de répercussions relationnelles, parlez de vos réflexions avec votre entourage, ami ou conjoint. Il peut arriver qu’un point de vue extérieur, pourvu que votre interlocuteur trouve le mot juste ou le raisonnement qui vont faire tilt en vous, puisse stopper net le processus. Le risque étant ici que vous finissiez par le noyer sous un flot de paroles et lui communiquer votre stress. A vous de voir si vous avez dans votre entourage une personne apte à recevoir le flot de vos pensées sans finir par craquer lui-même.