Quand la visite à votre ami vous laisse aussi lessivé que si vous aviez couru un marathon et déprimé pour la journée, il est temps de dire stop !
Ces personnes qui vous pompent votre énergie
On les appelle parfois « vampires psychiques », je parlerai plutôt ici de voleurs d’énergie. Ce sont ces personnes qui aspirent l’énergie psychique et émotionnelle des autres. Certains le font intentionnellement mais la vaste majorité ne s’en rend même pas compte. Ils vous utilisent pour s’épancher et prendre soin d’eux et vous laissent épuisés, totalement vidés. C’est une relation à sens unique, dans laquelle l’un donne et l’autre prend tout, bien-être, énergie, espoir… sans jamais rendre ne serait-ce qu’un peu.
Il y en a partout, amis, famille, collègues,… parfois même cette voisine que vous avez peur de croiser, parce que vous savez que vous en avez pour une demi-heure de jérémiades avant d’enfin pouvoir rentrer chez vous… Et comme tout n’est qu’histoire de relation humaine, ils ne s’épanchent pas auprès de n’importe qui…. Vous êtes amical, empathique, vous aimez rendre service ? Vous êtes sans conteste une cible de choix.
Uniquement centrés sur leurs propres problèmes, leurs propres ressentis, ils sont totalement incapables de voir l’impact qu’ils ont sur les autres. Ils ne voient pas toutes les personnes qu’ils laissent épuisées autour d’eux. Ils vivent leur vie comme s’ils étaient dans le Truman Show (le film avec Jim Carrey) : eux seuls ont une vraie vie, avec des vraies émotions, les autres ne sont que des figurants.
Comment les repérer ?
C’est avant tout une affaire de ressenti. Il suffit de voir comment vous vous sentez après avoir passé du temps avec le voleur que vous soupçonnez. Si vous êtes systématiquement tendu, fatigué, vidé alors qu’il n’y a eu aucune dispute ou conflit en particulier, que la conversation aurait même pu sembler légère d’un point de vue extérieur, alors vous êtes probablement tombé sur l’un d’eux. Tout ceci est aussi une affaire de sensibilité : le voleur d’énergie de l’un n’est pas le voleur d’énergie de l’autre. Ce n’est pas parce qu’une autre personne ne ressentira pas la même chose vis à vis de cet ami, que ce n’est pas un voleur d’énergie pour vous. Peut-être qu’il vous réserve juste le privilège d’être sa cible !
Le voleur d’énergie présente les caractéristiques suivantes :
– C’est une « drama queen« (reine du drame -> c’est un terme générique, ça marche aussi pour les hommes !) : la moindre petite chose devient dramatique quand c’est à lui que cela arrive. Vous avez vécu une histoire similaire et vous lui racontez pour faire avancer la discussion ? Sa phrase préférée : « non, mais moi c’est pire ! »
– Il a besoin d’être au centre de l’attention, notamment en accaparant la discussion. Quel que soit le sujet, il finit toujours par en reprendre les rennes, même s’il n’est que vaguement concerné, il trouvera toujours un moyen de le rapporter à lui.
– Il n’aime pas partager la lumière : vous avez une bonne nouvelle à annoncer ? Profitez-en, ça ne durera pas longtemps… Pour reprendre la lumière il pourra soit minimiser votre réussite « Super pour ton concours ! C’est marrant, je me souviens que quand je l’ai eu à l’époque, les épreuves étaient tellement difficiles que ça avait fait un scandale, on n’était que 3 à l’avoir eu, depuis ils ont été obligés de réduire le niveau ! » soit rapidement changer de sujet « Super pour ton permis ! Moi aussi j’ai une bonne nouvelle, j’ai enfin reçu le livre que j’avais commandé. Tu sais, c’est l’histoire de… »
– Il aime se plaindre et ne parler que de ce qui ne va pas, très souvent en ajoutant que ce genre de chose n’arrive qu’à lui ou que l’impact sur lui est plus important que pour les autres.
– Rien n’est jamais de sa faute. Cela peut être la faute du chef, de son ex, des cyclistes ou de la vie en général, mais jamais la sienne.
– Expert en manipulation, il est très doué pour vous faire culpabiliser et vous rendre dépendant. Vous cherchez à lui plaire, pour avoir la sensation vous aussi d’avoir de l’importance. Mais attention, vous pouvez être zappé d’un claquement de doigts si une cible plus intéressante et plus valorisante se présente.
– Il sait mieux que vous ce que vous devriez faire, avec des solutions expéditives, sans écouter réellement vos préoccupations, afin de pouvoir enchainer sur ce qui l’intéresse vraiment.« Tu sais ce que tu devrais faire ? Tu devrais changer de travail ! Moi par exemple, c’est ce que j’ai fait. Tu te souviens il y a 4 ans ? Et ma situation était pire que la tienne ! Quand j’y repense… ». Et le monologue repart.
– Il ne fait pas d’effort dans la relation. Vous êtes près à faire des dizaines de kilomètres pour faire une soirée « soutien moral » suite au dernier drame dans sa vie, mais il ne fera pas le même effort pour vous quand vous lui demanderez clairement de venir vous rendre un service. Pourquoi ? Parce que « tu comprends, c’est compliqué pour moi. J’aurais bien voulu, mais là ça m’arrange pas… ». Et vous, ça vous arrangeait la dernière fois que vous y êtes allé ?
– …mais il est persuadé qu’il en fait beaucoup ! « Quand je pense à tout ce que j’ai fait pour elle ! Tous les conseils que je lui ai donnés ! Et maintenant elle me dit que je suis égoïste ? Non mais tu le crois ça ! Y a pas moins égoïste que moi ! ».
Ok, j’en ai un… Et concrètement, je fais quoi ?
Si vous le pouvez, fuyez ! En revanche, si c’est une personne que vous ne pouvez pas écarter de votre vie, il va falloir faire avec et apprendre à se protéger avec quelques techniques simples :
– Revoyez vos attentes. N’essayez plus de faire évoluer la conversation avec ce que vous dites, de donner des conseils pour l’aider, le motiver ou le faire changer. Il ne changera pas. Gardez votre énergie et contentez vous de l’écouter, c’est en fait la seule chose qui l’intéresse.
– Évitez les tête à tête. Plus il y a de personnes réunies, moins vous risquez de devenir sa cible privilégiée.
– Apprenez à dire non. Quelle que soit la raison, si vous ne pouvez pas ou si vous ne le sentez pas, ne le faites pas. Inutile de vous justifier indéfiniment, ne le laissez pas vous culpabiliser. (Retrouvez ici quelques conseils pour apprendre à dire non).
– Posez des limites. Prenez le temps d’évaluer une fois pour toutes la quantité de temps et d’énergie que vous êtes prêt à investir dans cette relation et n’y consacrez pas une miette de plus. Au prochain appel, si le crédit est dépassé, n’y allez pas.
– Coupez la conversation. Quand la discussion boucle, sortez de votre posture d’écoute empathique en vous reculant un peu, bras croisés. Décrochez le regard de temps en temps, pour que votre langage corporel lui fasse passer le message qu’il est en train de perdre votre attention.
– N’acceptez pas l’ingérence. Vous n’êtes pas obligé d’accepter des conseils que vous n’avez pas demandés, surtout si c’est pour qu’il vous reproche plus tard de ne pas les avoir suivis. Un simple « Merci pour tes conseils, mais je préfère gérer ça à ma manière » suffira.
– Découvrez son sujet fétiche. Quel que soit son niveau de critique et de pessimisme, il y a forcément au moins une chose dans sa vie qui le fait vibrer, qui lui plaît, qui lui amène le sourire aux lèvres. Chat, ciné, projet de voyage en Papouasie, quête de la capsule de bière ultime pour sa collection… quand la discussion devient pesante, lancez-le sur son sujet de prédilection.
– Suggérez-lui de faire appel à un professionnel. Si son niveau de déprime, d’anxiété, de pensées qui bouclent dépasse les bornes, il peut être utile qu’il s’adresse à un professionnel. Vous n’avez pas à être utilisé comme psy sans votre consentement.